La saison des tortues en Nouvelle-Calédonie

Les tortues sont des espèces bien connues en Nouvelle-Calédonie. Et pour cause, elles ont un repère bien dessiné sur la côte ouest. Tous les ans, entre novembre et mars, la plage de la Roche percée, à Bourail, devient le deuxième plus important secteur de ponte des tortues grosses têtes dans le Pacifique Sud.

Les pics des pontes

Pendant la période de décembre à janvier, seules 3 à 4 tortues viennent  pondre chaque nuit. Les tortues font environ 100 œufs pour chaque ponte, sachant qu’un œuf sur 1000 deviendra une tortue adulte. La fréquentation de cette plage a baissé de 95% durant les dix dernières années. Ces animaux marins sont une espèce menacée d’extinction, en raison du braconnage pour leur chair et leur sacrifice à l’occasion de certaines cérémonies coutumières, de la chasse des prédateurs ou encore de la pêche accidentelle.

Soutenir la préservation et la conservation

De nombreux organismes et associations se réunissent pour mettre en place une notion de respect, de prévention et une réglementation stricte. 
Pour les plus curieux, vous pouvez vous rendre sur la zone de ponte à Bourail. Cependant, certaines règles se doivent d’être respectées afin que vos enfants et petits enfants puissent également observer ce magnifique spectacle qui a lieu chaque année sur notre Caillou !

Guide du respect des espèces

Guide du respect des espèces

Afin d’en informer le plus grand nombre, voici quelques règles à respecter pour ne pas nuire à la ponte des tortues en cette période de l’année :

  • Éloignez votre chien de la baie des tortues ainsi que la roche percée en période de ponte et d’émergence des nids
  • Restez à plus de 10 mètres des spécimens marins pour ne pas perturber leur présence
  • Ne pas les exposer à la lumière (phare de voiture, lampe torche, feu…)

En effet, les chiens ou autres animaux peuvent jouer un rôle néfaste quant au développement des œufs. Le risque de morsures ou d’attaques sont bien réelles.

Reglementation

Réglementation

En cas de manquement à ces règles durant cette période de ponte, vous commettez une infraction. Un procès-verbal vous sera donc dressé et vous risquerez d’être puni d’une amende de 1 000 000 F en raison de l’atteinte à une espèce protégée : ici les tortues. Est passible d’une amende de 90 000 F une perturbation intentionnelle des tortues marines.
Aussi, tous les chiens présents sur le site seront ramassés par la fourrière de Nouméa, qui effectuera des rondes dans le secteur de ponte.
 

Association Bwärä : Action et prévention

L’association Bwärä a été créée en 2006 afin de protéger les tortues marines. Ces dix années d’expérience ont su alimenter des données scientifiques précises quant à la population et au comportement de cette espèce et ainsi mettre en œuvre des solutions permettant de la conserver.
Leurs actions se résument en trois axes distincts, à savoir, la protection, l’apport de connaissance et la sensibilisation au public :

  • Localiser le nid lors afin d’y placer une cage de protection. Cette solution permettra de protéger le nid des chiens errants et autres animaux.
  • Recenser la population de tortues à l’aide de bague au niveau de sa nageoire.
  • Objectif de sensibilisation du grand public face à la menace d’extinction de l’espèce.

Pour en savoir plus sur cette association, rendez-vous sur leur page Facebook
 

Zoom sur les différentes espèces de tortues :

On dénombre 7 espèces de tortues marines, répertoriées en deux familles, Dermochelyidae et Cheloniidae.
En Nouvelle- Calédonie, les plus représentées sont : 

tortue grosse tete

La tortue grosse tête

Aussi appelé tortue caouanne, elle mesure en moyenne 1 mètre et pèse jusqu’à 150kg. On estime entre 200 et 300 le nombre de tortues grosse tête en Nouvelle-Calédonie. À noter que cette espèce n’est pas consommée, mais 90% de sa population a disparu en l’espace de 50 ans.

tortue verte

La tortue verte

Elle peut mesurer plus d’un mètre de long, près d’un mètre de large et pèse jusqu’à 250 kg. On compte près de 2000 femelles en Nouvelle-Calédonie. C’est aujourd’hui la seule espèce à pouvoir être péchée et consommée sur dérogation préalable, dans le cadre de cérémonies coutumières, par exemple.

A noter que la tortue verte est une espèce qui a vu chuter son nombre de spécimens de 50% ces vingt dernières années.

tortue bonne ecaille

La tortue bonne écaille

Cette tortue, que l'on nomme aussi tortue imbriquée, ne dépasse pas 90 cm de long pour un poids d’environ 60kg. Son nom vient de sa carapace, formée d’écailles imbriquées les unes dans les autres. Sa population est constituée de 100 individus femelles en Nouvelle-Calédonie.
A noter que cette espèce fut longtemps traquée pour sa carapace, très convoitée pour le commerce.

tortue cuir

La tortue cuir

La tortue « Luth » doit son nom à la couche de cuir qui recouvre sa carapace. Elle ne fait que se nourrir, principalement de méduses, dans les eaux calédoniennes. Très rare de la rencontrer, cette espèce de tortue peut atteindre 2 mètres et pesée jusqu’à 800kg.


Elle est considérée comme non comestible, mais reste convoitée pour ses œufs.